COVID-19 : Conférence de presse de Jean Castex, Olivier Véran et Alain Fischer - 25/02/2021

Uriopss Hauts-de-France

Ce jeudi 25 février, Jean Castex, Premier ministre, a tenu une conférence de presse sur la situation sanitaire avec, à ses côtés, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé et Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

Après avoir rappelé que les mesures prises avaient également vocation à protéger notre système de santé, Jean Castex a fait part d’une aggravation de la situation sanitaire depuis les derniers jours.

L’explication de ce phénomène tient notamment à l’apparition des souches variantes, dont la progression peut être mesurée jour après jour. À titre d’illustration, le variant anglais représente, actuellement, environ la moitié des cas positifs en France.

Concernant la décision, prise en janvier, de ne pas confiner à nouveau, elle reste, selon Jean Castex, une bonne décision à plusieurs égards ; cela a notamment laissé le temps à la vaccination de progresser.

Par ailleurs, un confinement très dur n’est pas anodin et n’est pas le gage, non plus, de l’éradication de l’épidémie, compte-tenu de ce qui peut être constaté dans les pays l’ayant mis en place dernièrement.

Le confinement est une mesure prise quand il n’est plus possible de faire autrement et tout doit être fait pour le retarder, le temps que la vaccination produise ses effets.

En revanche, la contrepartie de ce choix de ne pas confiner, nécessite d’être "extrêmement réactifs aux premiers signes de reprise de l’épidémie". C’est ce qui a été fait, successivement, en Moselle, à Mayotte, à La Réunion, à Nice et, enfin, à Dunkerque, avec des mesures ciblées.

Au vu des éléments, ci-dessus, la situation épidémiologique et hospitalière suscite actuellement une vigilance maximale dans 20 départements, dont une grande partie des Hauts-de-France ; compte-tenu du taux d’incidence, de la pression hospitalière, de la circulation virale qui s’accélère et de la présence des variants. Il s’agit, plus précisément :

  • Hauts-de-France : Nord, Pas-de-Calais, Oise et Somme ;
  • De toute l'Ile-de-France (8 départements) ;
  • Du Rhône ;
  • Des Bouches-du-Rhône ;
  • Des Alpes-Maritimes ;
  • Du Var ;
  • De la Drôme ;
  • De la Moselle ;
  • De la Meurthe-et-Moselle ;
  • De l'Eure-et-Loir.

Sur ces territoires, une surveillance renforcée, ainsi qu’une concertation avec les élus, sont engagées et des mesures de freinage pourront être prises. À cet effet, un point sera effectué, au terme des concertations, la semaine prochaine, et des mesures renforcées pourront entrer en vigueur, à compter du week-end du 6 mars, si la situation dans ces 20 départements ne s’améliore pas. Il n’est pas prévu, cependant, de mesures de relâchement pour les territoires moins touchés.

Des motifs d’espoir existent néanmoins, qu’il s’agisse de la progression de la campagne de vaccination, des tests de dépistage, ou encore, des perspectives en termes de traitements :

  • En ce qui concerne la vaccination, ce sont ainsi plus de 3 millions de personnes qui seront vaccinées d’ici fin février. Jean Castex précise que « nous vaccinons beaucoup et les bonnes personnes », celles pouvant développer des formes graves.
  • La France serait ainsi en tête pour la vaccination des personnes les plus exposées aux formes graves de la Covid, avec plus du quart des plus de 75 ans vaccinés, et 80 % des résidents en Ehpad.
  • L’un des signes de cette vaccination des plus fragiles et des plus âgées est ainsi la baisse de l’âge moyen des personnes admises en réanimation.
  • S’agissant des tests de dépistage, il est prévu le déploiement des tests salivaires, dans les établissements scolaires, ce qui va permettre de tester, à terme, 300 000 enfants par semaine.
  • Enfin, de nouveaux traitements arriveront prochainement. C’est le cas, notamment des traitements à base d’anticorps monoclonaux.

Olivier Véran précise, à son tour, que l’impact hospitalier, lié aux variants du virus, et la tension dans les réanimations restent forts, avec, cependant, une forte hétérogénéité sur le territoire national.

Un point plus précis est effectué sur la vaccination, qui concerne, actuellement :

  • Les personnes de 75 ans et plus, à domicile ou en établissement, via le vaccin Pfizer-BioNtech ou le vaccin Moderna ;
  • Les personnes de tout âge, présentant une pathologie à haut risque, via le vaccin Pfizer-BioNtech ou le vaccin Moderna ;
  • Les personnes de moins de 65 ans, en situation de handicap et en accueil spécialisé, via le vaccin AstraZeneca ;
  • Les personnes entre 50 et 64 ans inclus avec ou sans comorbidité (listes disponibles ici), via le vaccin AstraZeneca.

Concernant les traitements, motifs d’espoir, Olivier Véran cite :

  • L’Interféron, qui pourrait limiter les formes graves (étude en cours avec résultats d’ici quelques semaines) ;
  • Les anticorps monoclonaux qui ont reçu une autorisation temporaire d’utilisation et doivent permettre de limiter les risques de forme grave (pratique clinique encadrée dans un cadre hospitalier pour des patients âgés, pour le moment).

Alain Fischer prend le relais afin de dresser un point de connaissance sur les vaccins actuellement utilisés :

  • Concernant le vaccin Pfizer :
    • Les résultats d’une étude israélienne portant sur les 500 000 personnes vaccinées, en Israël, ont été publiés. Ils montrent une efficacité de plus de 90 % du vaccin – contre les hospitalisations, les formes graves et même les décès. Cette étude montre, en outre, que les personnes âgées de plus de 65, 75 et 80 ans bénéficient également de cette protection, de la même manière que les personnes plus jeunes.
  • Concernant le vaccin AstraZeneca :
    • Pour rappel, les études préalables montraient un taux d’efficacité de 62 %. Cependant, et au vu des études menées depuis sur les personnes vaccinées, le taux d’efficacité grimpe à 82 %, après la seconde injection, et avec un délai de 12 semaines entre la première et deuxième injection.
    • Et, selon une étude écossaise portant sur 400 000 personnes vaccinées en Ecosse, le taux de protection, analysé à travers les hospitalisations, est égal au taux de protection du vaccin Pfizer, soit supérieur à 90 %, 4 à 5 semaines après la première dose.
    • Il semble également que ce vaccin soit efficace sur les personnes âgées de plus de 65 ans, jusqu’à 80 ans et au-delà.
    • Concernant la tolérance de ce vaccin, s’il est avéré que des personnes jeunes peuvent présenter, dans les 48 heures suivant la vaccination, un syndrome pseudo-grippal, pouvant même entrainer un arrêt de travail, ces symptômes sont brefs, non graves et peuvent très facilement être prévenus par la prise de paracétamol, avant la vaccination et toutes les 6 heures ensuite, si nécessaire.
    • Il n’y a donc aucune raison de ne pas poursuivre la vaccination de ces professionnels de santé jeunes.

Retrouvez ci-après l'intégralité de la conférence de presse et une synthèse graphique :