COVID-19 : Conférence de presse d'Olivier Véran du 18/02/2021

Uriopss Hauts-de-France

Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a tenu une conférence de presse ce jeudi 18 février à 18h00 afin de faire un point sur la situation sanitaire. A ses côtés, la docteure Vittoria Colizza, directrice de recherches à l’Inserm, a présenté des projections d’évolution.

Olivier Véran a appelé à la plus grande vigilance pour éviter un nouveau confinement : il y a des déprogrammations de soins et des transferts de patients entre hôpitaux. Le risque lié à la circulation des variants partout dans le monde n’est pas maîtrisé.

Il a rappelé le renforcement de la stratégie « tester, alerter, protéger » et la réalisation de plus de 2 millions de tests par semaine en France, la majorité étant passée au criblage ou séquençage (cf. Précédente conférence de presse) pour détecter les variants :

  • 36% des cas positifs criblés sont des cas de variants britanniques.
  • 5% des cas positifs correspondent à des variants sud-africains et brésiliens.

Le ministre a pointé la situation hétérogène des territoires, s'agissant de la circulation des variants, à l’aide d’une carte de Santé Publique France (page 14 du point épidémiologique). Il a évoqué le territoire de la Moselle mais aussi celui du Nord et de Dunkerque, avec 72 % des cas positifs qui sont des cas de variants britanniques (et une incidence de 600 cas pour 100 000 habitants par semaine), ainsi que celui de Mayotte, où 69 % des cas sont des cas de variants sud-africains. Il a annoncé la mise en place de barnums de tests et des mesures renforcées sur ces territoires.

Selon Olivier Véran, il existe un lien clair entre la montée épidémique et celle des variants sur certains territoires mais un taux important de variants n’entraîne pas toujours – en tout cas au début – une augmentation de la circulation épidémique. Il n’y a pour le moment pas d’explication.

Le ministre a annoncé :

  • Le déploiement de tests salivaires dans les écoles au retour des congés scolaires, et dans les départements connaissant la circulation virale la plus forte, dès la semaine prochaine, étendu ensuite aux soignants car ces derniers sont très fréquemment testés.
  • Il a rappelé les mesures renforcées de tracing et d’isolement : visites d’infirmières à domicile entièrement prises en charge (32 000 visites réalisées depuis le 21 janvier) et appui de travailleurs sociaux.
  • Le dispositif renforcé d’isolement et de mise à l’abri via l’arrêt de travail immédiat, sans jour de carence, en se déclarant en ligne, si l’on est cas positif ou cas contact, va être prolongé jusqu’en juin.
  • La durée de l’isolement va être portée de 7 à 10 jours dès lundi pour tous les cas positifs (elle reste à 7 jours pour les cas contacts), en raison de la durée de contagiosité probablement plus longue des variants.

Sur les vaccins :

  • Pfizer et Moderna : 2 injections à intervalle de 4 semaines en centres de vaccination, pour les français âgés de 75 ans et plus, ainsi que pour les personnes fragiles sur ordonnance du médecin.
  • Plus de 75 % des personnes âgées résidant en Ehpad ont reçu une première dose.
  • Au total, l’objectif est de 1,2 million de primo-injections au minimum, au mois de mars.
  • Entre fin mars et la mi-avril, le ministre espère pouvoir ouvrir la vaccination aux personnes de 65 à 74 ans.
  • Dès aujourd’hui, il invite les médecins hospitaliers à vacciner avec AstraZeneca leurs patients âgés de 50 à 64 ans quand ces derniers ont des facteurs à risque de formes graves ; dès le 25 février, près de 30 000 médecins généralistes se sont portés volontaires pour vacciner leurs patients avec les mêmes caractéristiques en ville.
  • En mars, le vaccin AstraZeneca sera rendu accessible pour tous les français de 50 à 64 ans chez tous les professionnels de santé habilités à vacciner.

Olivier Véran est particulièrement sensible, en tant que ministre des Solidarités, à ce que les personnes âgées précaires puissent avoir accès à la vaccination au même titre que tous les citoyens. Ainsi, il a demandé aux ARS, à l’Assurance maladie, aux préfets, aux maires, aux CCAS ; et aux associations réunies par le Premier ministre jeudi matin en sa présence, de développer des démarches d’aller-vers (bus etc.) ; il encouragera toute action permettant que les inégalités sociales n’accroissent pas les inégalités de santé. NB : retrouvez le communiqué de presse de la Fédération Nationale des Centres de Santé sur les inégalités d’accès.

Le vaccin AstraZeneca est indiqué pour les personnes de 64 ans et moins. Actuellement, on compte 80 000 personnes vaccinées avec ce vaccin. Le ministre a rappelé son efficacité pour éviter les formes graves pour les personnes de cette tranche d’âge et avec comorbidités, y compris pour le variant britannique, même s’il y a des incertitudes concernant le variant sud-africain ; mais selon le ministre, on manque des données pour conclure. Les effets indésirables sont, en outre, des symptômes bénins (cf. actualité ci-après).

Le ministre se rendra samedi matin à Nice, où la circulation virale est importante et fera des annonces sur la structuration de filières sur tout le territoire de prise en charge du « Covid long ».

Sur la question de l’absence d’assouplissement en Ehpad, alors que les personnes sont majoritairement vaccinées, il a évoqué les rencontres régulières des fédérations avec Brigitte Bourguignon et a indiqué que « la question est légitime ». Il a précisé qu’il peut y avoir en Ehpad une minorité de personnes qui ne sont pas vaccinées, car leur état de santé ne le permet pas ou parce qu’elles ont été malades quelques semaines avant ou encore car elles ont refusé le vaccin. Ces personnes ont toutefois le droit de bénéficier d’une protection de leur santé.

« C’est un sujet complexe », selon lui. Il a souligné qu’il n’y avait pas encore assez de données disponibles fiables sur les effets de la vaccination en Ehpad (éviter les formes graves et les hospitalisations) dans les pays européens, mais il espère pouvoir lever davantage les contraintes sanitaires dès que l’on disposera de ces données.

Retrouvez l'intégralité de la conférence de presse :