Une Mission d’évaluation a été confiée par l'Élysée au Professeur Didier Pittet afin de mettre en avant les forces et faiblesses dont a fait preuve la France dans sa gestion de la crise Covid-19. En résumé, le rapport final de la Mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de crise Covid-19 et sur l’anticipation des risques pandémiques porte sur les principaux éléments suivants :
Une évaluation, en comparaison internationale, de l’impact sanitaire, économique et sociale de la crise traversée par la France depuis le début de l’année 2020
Depuis le début de la crise sanitaire, les pays très affectés par le virus présentent un bilan lourd, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique. Tout d’abord, la crise a eu un impact sanitaire important sur toute la population, puisqu’elle a entraîné un excès de mortalité. Sur le plan économique, les restrictions décidées en 2020 ont entraîné une perte d’activité économique sans précédent dans l’histoire récente. L’impact social, quant à lui, reste difficilement mesurable. Toutefois, il devrait être multiple et durable, puisque la crise sanitaire a fortement affecté l’ensemble de la population et plus particulièrement, les populations en situation de précarité.
Une appréciation de la pertinence, de la rapidité et de la proportionnalité de la réponse apportée à la crise au regard des autres réponses nationales
La Mission a émis certains constats concernant l’appréciation de la gestion de la crise, prenant en compte l’évolution progressive des connaissances scientifiques. En effet, le niveau de préparation face à la crise s’est révélé insuffisant (pénurie de masques, déploiement des dispositifs de tests très lent, fragilité des systèmes d’information…), ce manque d’anticipation entraînant des retards importants dans la prise de décision. Les autorités ont, tout de même, su tirer les enseignements de leur expérience pour améliorer le pilotage au fil des mois, par le biais d’une approche plus transversale, des progrès des systèmes d’information ou encore la concertation avec les parties prenantes au niveau local…
Un ensemble de recommandations pour rendre le pays plus réactif et résilient face aux crises sanitaires
Afin de rendre le pays plus réactif et résilient face aux crises sanitaires, la Mission a axé ses propositions autour des trois axes suivants : se préparer aux prochaines crises (préparer les institutions, anticiper, améliorer l’appareil statistique et la capacité de résilience économique, partager les informations et coordonner les réponses à l’échelle européenne et internationale) ; renforcer la santé publique, l’expertise scientifique et le pilotage de l’offre de soins (concevoir un plan d’actions visant à accroître la place de la santé publique dans la formation des professionnels de santé, structurer des équipes de recherche, développer une expertise réactive et indépendante, renforcer le pilotage de l’offre de soins) ; organiser un retour d’expérience à l’échelle des institutions ainsi que de la société et évaluer de manière approfondie les impacts de la crise (impliquer l’ensemble des acteurs publics, identifier les marges de progrès dans le système sanitaire, approfondir l’évaluation de l’impact de la crise sur la situation des personnes, des ménages et des entreprises).
