COVID-19 : Conférence de presse d'Olivier Véran du 11/12/2021

Uriopss Hauts-de-France

Jeudi 11 mars, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a tenu la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement sur la crise sanitaire.

La situation est tendue et inquiétante. Le nombre de contaminations est à un haut niveau mais demeure stable (21 000 cas par jour en moyenne) et la tendance à la hausse semble être freinée mais cache une hétérogénéité et l’impact des variants. Une diminution de l’incidence de -20% est observée depuis une semaine dans le département des Alpes-Maritimes, confiné le week-end.
L'épidémie est très hétérogène. 3 régions font ainsi l’objet d’une grande attention : Hauts-de-France, PACA et Ile-de-France. Le ministre cite aussi Mayotte, sous confinement généralisée, et la Réunion. 23 départements se trouvent sous surveillance renforcée et de grandes différences sont constatées entre les départements (taux d’incidence de 44 cas pour 100 000 habitants dans les Pyrénées-Atlantiques, contre 472 dans les Alpes-Maritimes, par exemple).

La pression sanitaire atteint des niveaux similaires à ceux constatés à l’approche du pic de la deuxième vague. Des tensions hospitalières majeures sont observées en Hauts-de-France, PACA et Ile-de-France. Le nombre de personnes en réanimation a fortement augmenté (3 555 au 1er mars contre plus de 4 000 aujourd’hui). Le taux d’occupation en réanimation est supérieur à 85%, avec 80% des capacités occupées par les malades Covid et la pression va s’accentuer.

Face à cette situation, des moyens sont déployés : oxygène à domicile quand c’est possible, transformation des lits en lits Covid, déprogrammation importante de l’activité chirurgicale prévue et mobilisation renforcée du secteur privé. Dans la semaine du 28 février au 4 mars, 36 évacuations sanitaires ont dû être réalisées, dont 4 depuis la Réunion vers l’Ile-de-France. La situation épidémique et sanitaire est particulièrement inquiétante en Ile-de-France, avec un taux d’incidence de 350 cas/100 000 habitants en moyenne chaque semaine (et des taux supérieurs à 400 dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis), avec une forte augmentation des admissions en réanimation (1 080 personnes en réanimation). Des transferts se préparent pour évacuer des personnes de l’Ile-de-France vers d’autres régions.

L’impact des variants sur la situation sanitaire : les variants sont plus contagieux, la part de variants britanniques est de 67%, et celle des variants dits sud-africains et brésiliens est en revanche contrôlée et reste autour de 6%. Italie et Allemagne se trouvent aussi dans des situations tendues, de même que la Norvège et la Finlande. Plusieurs études montrent que les variants sont davantage responsables de formes graves et pourraient expliquer l’augmentation des admissions en réanimation. L’âge moyen baisse de 2 à 3 ans en réanimation mais il n’y a pas de sur-risque observé chez les jeunes en fonction des souches.

S’agissant de la vaccination, en 24 heures, 286 000 français ont reçu une injection : c’est un record depuis le début de la campagne selon le ministre.
Le stock mobilisable va être moindre que le week-end dernier prévient Olivier Véran, car la vaccination se fait à flux tendus. 4 545 000 français ont reçu au moins une première injection, et 2 165 000 ont reçu deux injections.
100 000 doses de Pfizer, en plus des vaccinations déjà prévues, vont être mobilisées d’ici à mardi prochain dans les régions Ile-de-France, Hauts-de-France et PACA.

À propos du vaccin AstraZeneca et de sa suspension par le Danemark puis l’Islande et la Finlande, l’agence nationale de la santé danoise indique qu’on ne peut pas conclure à un lien entre les problèmes de coagulation et le vaccin. Olivier Véran a saisi l’ANSM, laquelle suit les recommandations du 10 mars, émanant de l’Agence européenne : il n’y a pas lieu de suspendre la vaccination.

Sur 5 millions d’européens, 30 personnes ont présenté des troubles de coagulation. Il n'existe donc pas de sur-risque statistique. Des investigations sont en cours. En Autriche, un lot a été suspendu en raison d’un événement indésirable grave pour analyse. Ni l’Europe, ni la France, ni l’Allemagne ne constatent un sur-risque avéré.

Concernant les livraisons, le ministre indique qu’il est difficile d’avoir de la visibilité car AstraZeneca réduit ses livraisons par rapport à ce qui était promis et contractualisé. 15 000 pharmaciens sur 18 000 ont commandé des vaccins (cf. Actualité suivante sur les livraisons et répartition avec les médecins). Au mois d’avril, nous recevrons 1,9 million de doses de vaccin Pfizer par semaine, ainsi que de Moderna et d’autres vaccins.

Retrouvez l'intégralité de la conférence de presse :