La Fondation Abbé Pierre dévoile son 26ème rapport annuel sur l'état du mal logement en France en 2021

Uriopss Hauts-de-France

La Fondation Abbé Pierre a dévoilé son 26ème rapport annuel sur l'état du mal logement en France en 2021. Cette édition décrit et analyse les conséquences sur le mal-logement de l’irruption inattendue de la crise sanitaire, économique et sociale liée à la pandémie de Covid.

Cette situation inédite est intervenue dans un contexte de crise du logement déjà grave et bien ancrée, amplement démontrée lors des rapports précédents. Dès lors, les épisodes de confinement et de couvre-feu ont reflété les inégalités de logement et remis au centre de nos vies l’importance cruciale de disposer d’un chez-soi décent.

La Fondation Abbé Pierre craint une bombe à retardement 

Pour les victimes du mal-logement, auxquelles cette enquête donne la parole, rester à domicile en bidonville, dans des quartiers dégradés, en habitat indigne ou surpeuplement, représente une souffrance, pour soi et pour ses enfants, et entraîne un risque de contamination accru. Pour les plus de 300 000 personnes sans-domicile, à la rue ou dans des hébergements d’urgence plus que jamais inadaptés, la crise a suscité un bouleversement dans un système d’aide déjà fragile et sous tension, malgré la mobilisation d’acteurs publics et associatifs.

Alors que l’on aurait pu croire que cet épisode se limite à une parenthèse douloureuse, cette crise apparait de plus en plus comme porteuse de conséquences durables. Chute de la production de logements, notamment de logements sociaux, blocage des attributions Hlm, montée des impayés, accroissement de la précarité et du chômage, rupture de suivis sociaux, destructions d’emplois à venir et endettement généralisé... : l’étendue des dommages à moyen terme reste encore à qualifier mais on sait d’ores et déjà que les répercussions sociales de cette crise seront importantes.

Quelle place pour les mal logés dans le monde d'après ?

Face à cela, les politiques publiques ont été réactives pour limiter la casse sociale, mais se contentent trop souvent de mesures conjoncturelles et insuffisantes. Alors que la crise aurait pu représenter une opportunité de changements structurels pour mettre à l’honneur la protection des plus faibles, la valorisation des services publics essentiels, la refonte des minima sociaux et la relance du Logement d’abord, le plan de relance apparaît, pour tous ces chantiers indispensables, comme une occasion manquée pour changer profondément et durablement les priorités de la puissance publique.

Plan de relance : l'opportunité d'un changement d'échelle pour la rénovation énergétique ?

Le rapport de la Fondation Abbé Pierre analyse plus particulièrement la rénovation énergétique des logements, présentée quant à elle comme centrale dans le plan de relance, pour en montrer tout l’intérêt sur le plan social et écologique, mais aussi les limites au regard de l’ambition dont elle fait l’objet.

Ce rapport montre à quel point le chemin qui reste à parcourir pour mettre les plus fragiles au cœur de l’action publique est long et sinueux. Il appelle à un changement de braquet sur les questions sociales et écologiques, mais aussi à un sursaut collectif pour faire de la fraternité une des valeurs cardinales de notre société.